Philippe Boxho: la mort comme réalité quotidienne du médecin légiste belge

Philippe Boxho: la mort comme réalité quotidienne du médecin légiste belge

Parcours et vision du métier de médecin légiste

Le médecin légiste belge Philippe Boxho est l’auteur d’un quatrième best-seller publié le 27 août consacré aux cas les plus insolites de sa carrière. L’ouvrage porte le titre La mort, c est sa vie et revient sur des affaires marquantes de son travail.

Fort de plus de 3000 autopsies à son actif, il prend plaisir à partager sa passion avec le grand public et sera en dédicace le 15 octobre à la Fnac Rive de Genève, sur inscription.

Une mort omniprésente, une perspective qui évolue

Boxho explique que la mort est une réalité quotidienne pour les médecins légistes : on y est confrontés chaque jour. Cette expérience ne signifie pas que tout choque, mais qu il faut être en paix avec cette fin inéluctable pour exercer son métier.

Sur la peur de la mort avant d exercer, il répond que tout le monde y est confronté. Avec l’âge, l’idée de partir se fait plus familière ; il précise toutefois ne pas avoir envie de mourir de manière violente ou douloureuse.

Vers une notion de belle mort

La notion de belle mort peut varier selon chacun. Pour plusieurs, elle survient sans qu on s en rende compte, la nuit ou par une disparition paisible ; pour d autres, elle est synonyme de souffrance évitée. Pour lui, il s agit surtout d une mort sans souffrance et il imagine qu il peut être utile d être conscient au moment de mourir, une expérience singulière.

Vie, progrès médical et finitude

Les avancées médicales repoussent sans cesse les limites de la vie. Boxho affirme que chacun a le droit, voire la nécessité, de mourir, une réalité inscrite en nous. Né en 1965, il rappelle qu’à l’époque l’espérance de vie était d’environ 63 ans et que la médecine moderne permet de vivre plus longtemps, tout en doutant que le cerveau soit conçu pour atteindre deux siècles.

Foi et vocation

Jeunesse et vocation : il évoque son souhait initial d’entrer dans les ordres et répond n avoir jamais regretté d y avoir renoncé. Le métier l expose à des horreurs, mais il ne voit pas le monde comme fondamentalement mauvais.

Quant à la foi, il se dit athée et précise qu il n affirme pas l existence de Dieu mais qu il ne peut se prononcer. Il se souvient des mots d un évêque qui disait que la vraie foi vient du cœur, un concept qui ne lui était pas accessible.

Best-sellers et perception du public

Pourquoi ses livres rencontrent un fort écho ? Il se pose encore la question et suggère que ses récits pourraient aider à démystifier la mort sans la banaliser. Certains psychologues indiquent lire ses ouvrages avec leurs patients pour les aider à aborder le sujet et rire face à la peur de mourir.

Mémoire et fascination professionnelle

Pour retrouver les histoires, Boxho affirme devoir parfois les reprendre dans ses dossiers. Il évoque des cas extrêmes, comme une personne frappée par une stalactite, une autre qui s est tiré deux coups de feu dans le crâne ou une pendaison qui se termine par une fracture du crâne. Il précise que ce type d événements ne l impressionne pas et n occupe pas durablement sa mémoire.

En définitive, il affirme que la mort lui a appris une leçon simple sur la vie, celle qu il faut en profiter pleinement.